Le système linéaire est une procédure basée sur l’évolution dans un croisement des porteurs du chromosome Y fondateurs, ceux appartenant à la mère de l’étalon et ceux du père de la poulinière Cette procédure définit un système dit primaire, celui de la mère de l’étalon et celui du père de la poulinière (ayant deux fois plus de chance de transmettre les chromosomes X ils sont donc doublement représentés « les 4 lignées les plus proches donneuses du chromosomes Y »Le système secondaire : est définie par la zone du père de l’étalon et celle de la deuxième mère qui sont transmetteuses en probalité à un niveau moindre Ce sont donc les zones du père de l’étalon, et des pères de la mère et de la deuxième mère de la poulinière, soit les deux lignées les plus proches donneuses de chromosome Y. C’est une logique génétique de probalité.
1 « Le line up chart » Identification des lignées paternelles porteuses des chromosomes Y fondateurs pour déterminer la valeur génétique du croisement aboutissant à un produit potentiel.Le bilan de ce travail quand on cherche à définir le potentiel du produit (mâle ou femelle).Lignée primaire paternel (primary match): 1/2/3/4 (secondary match): 5/6Lignée primaire maternel (primary match): A/B/C/D (secondary match): E/FLa mise en parallèle de ces lignées (matchs) paternels et maternels permet de trouver la valeur du potentiel génétique : 1 2 3 4 5 6A B C D E FL’identité d’un étalon ou d’une poulinière sera le même toute sa vie (Voir tableau fin de page)
2 « Le full match »Le full match est le rapport réciproque entre étalon et poulinière qui aboutit au mieux à une image miroir par couples identiques de chromosomes Y de la même lignée mais l’un venant de l’étalon, l’autre de la poulinière.Le « full match » minimal est atteint quand on dispose en haut et en bas de quatre duplications quelques soit l’ordre .Ce choix de quatre éléments n’est pas arbitraire : il est donné par les statistiques et correspond au fait que tout produit a en F2 quatre lignées envisageables, F2 étant critique car il est à la limite de la consanguinité tolérable.EXEMPLE :Etalon : L T SP D lignée primaire VP X lignée secondaire Poulinière : D SP L T lignée primaire X VP lignée secondaireLes schémas primaires et secondaires sont identiques en haut et en bas puisqu’on a les duplications suivantes en miroir : LL TT SP SP DD puis VP VP et XX.On assimile à un full match total la situation ou l’on dispose de cinq couples identitaires plus un couple en wild card. Ce sont ceux que l’on retrouve chez les meilleurs performers français. Il n’y a pas forcément de rapport direct entre « match » et consanguinité.En fait le « full match » total, qu’il soit direct ou indirect, est une situation qui n’est en réalité pas facile à obtenir et n’est d’ailleurs pas nécessaire. Un « full match » primaire direct ou même avec un « wild card », doit déjà être un élément de grande satisfaction pour l’éleveur : faire un classique est rare.« full match direct primaire »est en fait l’objectif fondamental réaliste de base en élevage.« Le full match total indirect »EXEMPLE : Etalon : WP X D L (lignées primaires) D WP (lignées secondaires)Poulinière : WP D WP D (lignées secondaires L X (lignées secondaires)Pour avoir la totalité des lignées primaires en duplication, il faut englober les lignées secondaires par transfert, ainsi on obtient le « full match » de WP/WP D/D en primaire mais aussi D/D WP/WP X/X et L/L en prenant en charge le secondaire, ce qui donne la totalité des lignées en reflet.Bien que formé exclusivement de duplications, il est considéré comme un peu moins fort que le full match direct, puisque l’essentiel est ce qui se passe dans les lignées primaires.
3 « L’outmatch » L’ « outmatch » est l’autre choix possible de l’éleveur. Au lieu de rechercher avec l’étalon et la poulinière une image miroir, c'est-à-dire le renforcement interne de qualités bien connues , il va chercher à additionner des qualités différentes à partir de lignées dont les qualités complémentaires lui seraient bien connues , autrement dit par un assemblage de lignées différentes du moins en s’assurant que l’identité d’éléments entre schéma de l’étalon et schéma de la poulinière soit au plus de trois éléments sur les six disponibles mais d’un pour le moins. L’outmatch se cherche en regardant d’un coup la totalité des lignées primaires et secondaires, alors que pour le fullmatch on analyse d’abord les lignées primaires.Il n’y a pas non plus de rapport génétique direct : un « outmatch » n’est pas forcément un croisement en « outcross », par contre, un croisement à hétérosis est forcément un « outmatch ». Il est d’ailleurs beaucoup d »outmatch » fortement consanguins. La pratique habituelle de l « outmatch » volontaire utilise la combinaison minimale d’un bloc de deux lignées identiques pour constituer un côté de l’ « outmatch ». Un « outmatch » ne mettant en jeu qu’un bloc est dit simple. A deux blocs il est double, à trois triples et à quatre quadruples.EXEMPLE :L’ « outmatch » double de Village JiffyLignées primaires lignées secondairesD A D A A AP D P P A AUn seul élément est commun en lignée primaire : la duplication D. En lignée secondaire on a une paire de AA en commun (haut et bas). On n’a pas de full match, soit quatre éléments identiques, même en allant en lignée secondaire. Il y a en fait un « outmatch » double de AA paternels face à PPP maternels avec une lignée inactive, le D isolé de l’étalon qui est une lignée inactive isolée, configuration courante en « outmatch ».Un caractère fondamental est à noter : pour que l’ « outmatch » fonctionne, la combinaison minimale est qu’un des éléments de l’outmatch ,soit en haut ou en bas composé d’un bloc de deux éléments. Autrement dit, si l’on a en haut ou en bas la paire ZZ on peut avoir en balance BC, ou pour ZZZ on peut admettre en balance BCD .Il s’agit là de position minimales : un bloc ZZZ face à un autre bloc, disons DDD est évidement plus souhaitable encore.L’ « outmatch » de schéma ZZ face à un bloc cohérent d’une paire comme BB est dit « outmatch » double ; face à un bloc composite d’éléments distincts comme BC : il est dit « outmatch » simple. La combinaison de deux blocs en haut ou en bas comme ZZ YY face à un bloc cohérent comme CCCC est dit « outmatch » triple ; si l’on a le schéma ZZ YY face à deux blocs dont l’un des deux doit être cohérent soit CC DD ou CC DE ( ce dernier bloc donc étant composite) l’ « outmatch » est dit quadruple . On notera qu’un élément isolé en haut ou en bas est systématiquement assimilé à une wild card horizontale, donc positive mais peut être confirmé par wild card d’affinité, ce qui apporte un plus.A B Z Z Y YA B F F F OElément isolé le OSi l’on veut faire une classification, il existe sur le plan théorique deux types d’ « outmatch » :L’ « outmatch » combiné : dans lequel à un certain nombre de duplications s’ajoutent des blocs qui viennent en complémentarité : il s’agit de tous les exemples sités qui peuvent être simples, doubles ….L’ « outmatch » total : Il s’agit de la totalité des lignées en complémentarité, c'est-à-dire accompagné d’absolument aucune paire identitaire, ce qui donne certainement une force exceptionnelle à cette union mais certainement aussi des combinaisons plus difficile en reproduction. EXEMPLE : l’ « outmatch » quasi parfait est celui de blue dream
4 L’ « outcross »L’ « outcross » est le mélange de races / types / familles éloignées qui aboutit au phénomène d’hétérosis (c’est la différence de forme, de nature ….de provenance entre des individus, des espèces, des éléments) Définition : c’est le croisement d’un étalon et d’une poulinière qui sont le produits d'un croisement en ligne, mais de deux lignées différentes, sans ancêtre commun dans les 4 ou 5 premières générations.L’ « outcross » peut se produire tant en « fullmatch » qu’en « outmatch » ; les « outcross » de retour sont particulièrement intéressants. Conclusion sur l’ « outmatch » et le « fullmatch »Il faut reconnaitre que dans la pratique courante on préfère aux USA le « fullmatch » qui évite de rechercher en plus la certitude de complémentarité qui n’est pas toujours d’une certitude lumineuse et qui nous pensons offre la sécurité psychologique et aisée de l’identité.Pourtant il faut bien reconnaitre que certains des plus grand champion sont en « outmatch ».En fait, bien conduit l’un comme l’autre donne de bon résultat.6 Lignées intrinsèques et lignées extrinsèquesLa distinction entre lignées intrinsèques et lignées extrinsèques est une notion à assimuler propre au système linéaire et imposée par le mécanisme du procédé .Cela signifie que le mariage de lignées que le cheval étudié possède en soi, soit lorsqu’il est en position de « sire » ( étalon présenté à une poulinière) , sera différent lorsqu’il sera regardé quand il sera en position de père de mère dans le pédigrée d’un animal donné .Autrement dit puisque les caractères se transmettent différemment en position de sire et en position de père de mère , on obtiendra donc un schéma d’effet génétique différent selon que l’étalon soit en position de « sire » (père d’un produit) , ou de « broodmare sire » , père de poulinière, pour la simple raison évidente que dans le cas d’un étalon en position de sire , on ne prend en compte pour les lignées primaires que les lignées de sa mère et dans le cas d’un étalon en position de père de mère on ne prend en considération que quatre lignées paternelles( celle de son père , du père de la mère de son père puis celle du père de sa mère et enfin celle du père de sa deuxième mère .On notera en passant que les lignées secondaires d’un étalon en position de sire se relèvent tout simplement en prenant les deux premières lignes de la position de « broodmare sire » et vice versa .Cette distinction entre position d’étalon et celle de père de mère est fondamentale . Elle se voit du premier coup en consultant le schéma de line up . nomschéma intrinsèque (sire )scéma extrinsèque ( père de mère )speedy crowPw Ps X X Ps VPs V X PsworkaholicX Ps Pv Ps Ps XPs X Ps Pspassionant B Ps Bi Xt Pv BhPv Bh Xt Pssancho pançaBi Q L sP hB PhB P sP Q 5 « wild card »Le « wild card » est une sorte de joker que l’on peut utiliser dans certaines circonstances pour aboutir à un bloc d’ « outmatch » ou à des paires pour un « fullmatch », quand il manque en duplication un ou deux éléments dans les lignées primaires de la poulinière ou du sire pour avoir l’image miroir de quatre éléments dupliqués haut /bas. Il y a trois sortes de « wild card » -Par transfert : L’élément manquant pour faire la paire est dans les lignées secondaires ;-Par substitution : Une paire (ou deux au plus) n’est pas fonctionnelle en primaire mais il apparait une autre (ou deux) en secondaire, elle se substitue à la paire manquante.-Par affinité : L’affinité se vérifie en regardant le père de la mère du porteur d’Y qui fait problème, on peut reculer d’une génération lorsqu’il y a hybridation. Une « wild card » par transfert a la valeur d’une paire, par substitution peut être inférieure et par affinité supérieur à une paire (d’où l’importance des affinités).On rappelle que généralement toute paire isolée dans laquelle un élément est américain fonctionne en « wildcard », plus particulièrement en France quand l’élément américain est en rapport à une lignée en voie de disparition (comme celle de Télémaque V).A titre indicatif : les identités qui fonctionne presque systématiquement en « wild card » : L/Bh comme l’affinité typiquement américaine P /x ou tout comme isolé comprenant une ligné américaine et une ligné française soit Pv , Ps , ou X avec Q , L ou B .2 Le travail de recherche et de croisementPremière phase : L’analyse de la valeur génétique de la poulinièreUne poulinière peut avoir un pédigrée apparemment séduisant avec l’incapacité de transmettre toute la force de ce pédigrée. Une autre poulinière peut n’avoir rien fait en course ou même avoir un pédigrée modeste tout en ayant une capacité supérieure de transmission génétique.La vérification se fait en recherchant les « matchings » (complémentarité) : Pas de « full match » ou pas de « out match » chez la poulinière ne peuvent que faire douter des capacités de transmission génétique .Une fois ces éléments analysés, on relève éventuellement les points forts.-Notion de point fort : il s’agit des lignages en état d’identité ou de complémentarité, que l’on repère dans la formule de la poulinière. Lorsque ceux-ci sont retrouvés dans l’union poulinière – étalon pour donner un « full match » ou un « out match », on a à faire à un point fort qui permet de prévoir le niveau de puissance du croisement, élément essentiel lorsqu’on a à choisir entre plusieurs étalon.Deuxième phase : Les recherches des unions valides Etude des croisements possibles poulinières/étalon.L’observateur ne doit porter d’abord que sur les lignées primaires dont on doit épuiser les possibilités de complémentarité. On recherche donc les « matchings » éventuels qui permettront de sélectionner le meilleur étalon. On saura que de tout le « full matching » le plus puissant est le « full match » direct sur les lignées primaires ; évidemment si l’on se trouve à un « full match » total incluant un « full match » direct, on n’hésitera pas à sauter sur l’occasion, même si les affinités ne sont pas supèrieures.En « out match » on n’oubliera pas qu’en dehors des identités linéaires, tout le reste doit être en « out match ». La ou les lignées inactives ne doit ou doivent se situer que d’un côté du croisement soit chez l’étalon ou la poulinière.On relève éventuellement en finale les points forts, c’est-à-dire les identités qui se répètent ou les blocs qui se complètent dans l’union poulinière/étalon ; on note le nombre de point forts apparus. S’il reste encore un éventail de choix possibles, on ne manquera pas d’utiliser « linebreding », « inbreding », « balanced breding » comme critère SELECTIF tout comme les critères de validité statistique comme le BLUP, qui est un excellent appui STATISTIQUE et n’à d’ailleurs aucune prétention de validité génétique.On n’oubliera évidemment surtout pas les critères de modèle : en principe éviter l’union petit/petit, grand/grande ou carré/carré (un étalon carré à une hauteur au garrot et une longueur égale). Troisième phase : Le contrôle des affinités Il s’agit de vérifier les affinités positives (« nicks ») et les affinités négatives (« cancellations »). La recherche des affinités est essentielle lorsqu’on se trouve en présence d’une « wild card » EXEMPLE :Ténor de Baune : schéma de croisement Q L Bh P P Bh L Q T B Q QC’est le cas limite d’un étalon dont la combinaison peut fonctionner en full match direct et en outmatchLecture du full match direct: Q L Bh P Q L B TLecture de l’outmatch : A première vue on obtient un outmatch double défaillant : trios identifies en primaire : QQ LL BHB puis deux blocs d’outmatch PP face à QQ, qui révèle la force de ce croisement : Quo vadis appuyé sur la lignée américaine de Peter the Great . C’est la définition même de l’appui vitesse /tenue. Là où le bât blesse est qu’une paire reste apparente inactive Bh de Quinio et T de Mistral , ce qui ne peut constituer un outmatch standart, puique en dehors des blocs d’outmatch tout (à l’exception d’élément isolés) doit être en paires identitaires. On se penche donc sur Quinio et Mistral pour identifier les nicks (affinité éventuel) : mère de Quinio par Trinqueur donc Fuschia ; Mistral mère par Quo Vadis pas de paire Bh T , mais T et Q sont donc interchangeables faisant une wild card qui consolide le bloc d’outmatch QQ . On obtient l’outmatch double solide des blocs Q et P Ce qui nous donne : Q L B P P B (élément isolé) Q L B Q Q Q ( T remplacé par Q en affinité) CONCLUSION : Le système linéaire est ,nous le rappelons une méthode vraiment efficace puisque la quasi-totalité des 100 champions étalons de tête américains récents sont en full match direct ou en out match comme on peut le voir déjà dans la liste des étalons dominants analysés plus haut , 88% des 1000 meilleurs performers étant aussi dans ce cas ,alors que l’essentiel des 12% restant sont encore en full match, mais de façon compensatoire ( avec wild card ) comme d’ailleurs beaucoup d’excellents performers français croisés par des éleveurs qui ne semblent pas connaître de toute évidence le système linéaire vu les résultats de paris génétiques quasiment de type funambulique que l’on peut constater.Le travail auquel nous nous sommes livrés sur les performers cités dans les numéros correspondant aux années 1996 de trot information avec analyse biographique détaillée nous a révélé que quasiment TOUT les chevaux étudiés par la revue durant ces trois dernières années correspondent à des full match avérés , certains donc étant assez souvent maladroits, les out match étant d’ailleurs plus nombreux qu’aux états unis ce qui explique aisément avec la vogue récente des croisements franco-américain qui conduisent plus facilement à utiliser un out match plutôt qu’un full match .Autre avantage à noter : Si le produit génétiquement bien conduit ne donne pas, pour x raison de bon résultat en course, on a au moins la certitude s’agissant évidemment de femelles de disposer de futurs reproducteurs valables.