LA GOURME
La gourme est une maladie infectieuse et très contagieuse attaquant principalement les jeunes chevaux . Cette infection, qui atteint les voies respiratoires, est due à l'apparition d'une bactérie, le streptocoque.
La gourme
La gourme, ou angine du cheval, est une infection redoutable et très contagieuse des chevaux et autres équidés qui est causée par une bactérie : Streptococcus equi.
Elle se caractérise par une forte inflammation des muqueuses de la tête et de la gorge, accompagnée d’un gonflement des ganglions lymphatiques qui crèvent le plus souvent en laissant couler en abondance du pus épais et jaunâtre.
Mieux connue sous le nom de streptocoque de la gourme, la bactérie peut s' isolé dans les sécrétions nasales ou les ganglions lymphatiques des animaux malades et facilement identifiée par fermentation des glucides (sucres).
Transmission et survie dans l'environnement
La gourme peut atteindre les chevaux de tous âges, mais elle frappe principalement les sujets de moins de 5 ans, et surtout les poulains sevrés ou les chevaux d’un an élevés en groupes. Jusqu’à l’âge de 4 mois, le poulain est habituellement protégé contre la maladie par l’immunité passive qu’il a acquise grâce au colostrum de sa mère.
Le streptocoque de la gourme se maintient dans la population chevaline par l’intermédiaire des chevaux porteurs, mais il ne survit pas plus de 6 à 8 semaines dans l’environnement. Bien qu’il soit peu robuste, l’infection qu’il provoque est extrêmement contagieuse.
La maladie se transmet directement ou indirectement entre les sujets porteurs et les animaux sensibles.
La transmission est directe quand il y a contact avec un cheval chez qui la gourme est en incubation ou qui vient de se remettre de cette maladie, ou avec un cheval qui porte la maladie depuis longtemps sans extérioriser de signe clinique.
La transmission est indirecte quand il y a contact avec un milieu contaminé, que ce soit l’écurie (seaux, aliments, murs, portes) ou le pâturage (herbe, clôture, mais les abreuvoirs sont presque toujours en cause), ou avec les mouches.
Les symptômes et les manifestations de la maladie
Les chevaux sensibles extériorisent l’infection entre le 3e et le 14e jour qui suivent le contact avec le streptocoque.
Signes habituels d’un processus infectieux généralisé :
abattement, manque d’appétit, fièvre à 39–39,5 °C.
Signes plus caractéristiques de la gourme :
jetage (écoulement ou catarrhe nasal, d’abord muqueux, puis très vite grumeleux et purulent)
une toux faible
un oedème léger mais douloureux entre les mandibules
Une enflure du ganglion lymphatique sous-maxillaire
Les chevaux malades se tiennent souvent la tête basse en extension sur l’encolure pour tenter d’atténuer la douleur au niveau de la gorge et des ganglions lymphatiques.
Evolution de la maladie
- À mesure que la maladie évolue, des abcès se développent dans les ganglions lymphatiques sous-maxillaires (les ganglions de l’auge, situés entre les mandibules) et/ou rétropharyngiens (les ganglions de la gorge).
- Les ganglions lymphatiques durcissent, deviennent très douloureux et peuvent gêner la respiration. Les abcès des ganglions lymphatiques mûrissent et crèvent spontanément (on peut aussi les inciser à la lancette) au bout de 7 à 14 jours, en libérant un pus épais fortement contaminé par la bactérie.
En général, le cheval se remet rapidement de l’infection après la rupture des ganglions emplis d'abcès. La maladie évolue le plus souvent de la façon classique décrite ci-dessus, mais chez certains chevaux (surtout les sujets âgés) elle est brève et bénigne, des ganglions lymphatiques sans abcès ou presque. Cela viendrait du fait que ces chevaux possèdent une immunité partielle contre la gourme ou qu’ils ont été infectés par un streptocoque relativement moins virulent. La forme classique de la gourme est grave et peut aboutir à la mort, parce qu’en général elle ouvre la voie à toutes sortes de complications.
Complication majeures souvent mortelles
La gourme généralisée, qui, en plus d’infecter les ganglions lymphatiques drainant la gorge, provoque des foyers infectieux dans des organes qui ne sont pas habituellement atteints comme les ganglions lymphatiques pulmonaires et abdominaux. Lorsque l’infection semble résorbée, (plusieurs semaines après), d'autres abcès peuvent se réveler dans :
le cerveau : un abcès crevé engendre la mort soudaine de l’animal
derrière la gorge : le pus écoulés dans la gorge inhalé par les poumons entraîne la mort
Le purpura hémorragique, une inflammation se déclarant dans les vaisseaux sanguins périphériques dans les 4 semaines qui suivent la gourme. De nombreux pétéchies (petits points hémorragiques) déclenchent un oedème étendu et grave de la tête, des membres et d’autres parties du corps.
Complications mineures, non mortelles :
La myocardite : inflammation du muscle cardiaque, à cause d'une remise au travail trop rapide. Pour déterminer le moment où un cheval qui a souffert de la gourme peut être remis au travail ou à l’entraînement intense, on peut effectuer un électrocardiogramme (ÉCG).
L’anasarque : inflammation des tissus sous-cutanés, peu fréquent, causé par la propagation de l’infection aux tissus sous-cutanés de la tête.
L’hémiplégie pharyngée : paralysie de certains muscles du larynx appellé couramment « cornage ».
L’anémie : appauvrissement du sang en globules rouges, s’installe pendant la convalescence
L’empyème des poches gutturales : l’épaississement et le dessèchement du pus contenant dans les poches peuvent former une masse dure, semblable à de petite pierre.
L'empyème est une accumulation de pus.
Les chevaux en convalescence de la gourme peuvent excréter le streptocoque dans leurs sécrétions nasales et leur salive jusqu’à 6 semaines après l'infection.
Il faut empêcher tout contact entre les chevaux qui ont attrapé la gourme et les équidés sensibles à cette maladie pendant les 6 semaines qui suivent l’infection.
LES POCHES GUTTURALES
Les deux poches gutturales sont de grandes cavités muqueuses. présentes uniquement chez les équidés. Elles sont situées entre la base du crâne, côté dos, et le pharynx, côté ventre. D’une capacité d’environ 300 mL, elles s’ouvrent sur le pharynx nasal.
Diagnostic et traitement
Le diagnostic peut être confirmé par la mise en culture du pus prélevé dans le nez. Les formes du streptocoque bien que génétiquement identiques, il peut varier du point de vue de la virulence et de leur raction.
Les vétérinaires sont divisés sur le traitement à faire. Certains administrent des antibiotiques mais beaucoup pensent que l’antibiothérapie empêche l’animal de s’immuniser contre la gourme et le prédisposera à contracter une infection prolongée ou la gourme généralisée.
L’administration d’un antibiotique au tout début de la maladie donne généralement de bons résultats, sans effets indésirables (pénicilline). A un stade plus avancé, l’application de compresses chaudes et de cataplasmes sera conseillée pour accélérer la maturation des abcès (que l’on peut alors vider de leur pus).
Prévention
Vaccination
On peut vacciner contre la gourme avec un vaccin « vivant » ou avec un vaccin « tué ».
Le seul vaccin tué qui soit disponible actuellement au Canada est le StrepguardTM d’Intervet. On administre une première série de doses par injection intramusculaire, puis une dose de rappel annuelle. Les vaccins à bactérie tuée ne donnent pas une protection totale parce qu’ils ne déclenchent pas la production des anticorps nasopharyngiens locaux qui semblent importants pour la protection, mais ils réduisent effectivement la gravité de la maladie clinique si elle se déclare.
Un vaccin vivant atténué (PinnacleTM I.N., de Fort Dodge), qui s’administre dans le nez, a été récemment mis sur le marché pour prévenir l’infection par S. equi. Il est administré en deux doses espacées de 1 ou 2 semaines. Cette méthode de vaccination déclenche, au niveau du nez, la production des anticorps nécessaires pour conférer l’immunité protectrice.
Immunite
La plupart des chevaux qui ont été atteints de la gourme éliminent l’infection assez rapidement (dans les 30 jours qui suivent leur guérison). Environ 75 % des chevaux qui guérissent de la gourme bénéficient pendant longtemps d’une solide immunité. Par contre, certains d’entre eux auront une infection persistante des poches gutturales et pourront rejeter l’organisme causal dans l’environnement avec leurs sécrétions nasales ou leur salive pendant encore plusieurs mois, voire des années. Ces animaux porteurs sains — qui ne montrent pas de signes de la maladie clinique sont la principale source de l’infection des autres chevaux qui les côtoient.
Lutte contre la gourme
Il faut immédiatement mettre en quarantaine, dans un lieu propre, les animaux atteints cliniquement ou ceux qu’un dépistage a révélé être porteurs et désinfecter quotidiennement les auges, abreuvoirs et tout objet utilisé pour distribuer les aliments. La litière doit être brûlée ou mise à composter sous une bâche de plastique (pour empêcher les mouches de propager la maladie). Il faut récurer à l’eau et au détergent tous les endroits contaminés par les chevaux malades, puis les désinfecter en appliquant de la vapeur et/ou des désinfectants efficaces.
Source :
http://www.omafra.gov.on.ca/french/livestock/horses/facts/03-038.htm